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Michèle Riffard et la médiumnité

Michèle Riffard était une médium extraordinaire née en 1921 et partie en 2014 à l’âge de 93 ans.

Elle avait ce don depuis l’enfance (voir la vidéo dont le lien est fourni en bas de page de l'article pour écouter une courte interview où elle raconte comment ce don s'est manifesté dans sa vie).

Lorsque je l’ai rencontré fin 2008, je ne savais pas ce qu’était la médiumnité, je pensais que c’était une forme de voyance. En fait, un médium est une personne qui reçoit et capte les énergies du monde invisible. Il les retransmet  ensuite dans la matière par des images, des ressentis ou des messages qu’il délivre aux personnes le consultant. Il y a différentes façons d’être médium.

Madame Riffard organisait une après-midi publique par mois à Lyon. Le jour où je l’ai rencontrée, l’après-midi a débuté par une « conférence » faite par un homme qui venait de perdre sa fille. Ensuite, Madame Riffard accompagnée de Paulo (qu’elle désignait comme son successeur et un médium en qui on pouvait avoir confiance) délivraient des messages à des personnes qui se trouvaient dans l’assistance (une petite centaine) et qu’ils recevaient de personnes de l’au-delà.

J’étais venue là un peu par « hasard », sans attente particulière, ni savoir ce que j'allais trouver. Ma présence était due à une amie qui m’avait dit que cette dame faisait partie des trois personnes les plus marquantes qu’elle avait rencontrées dans sa Vie. Aiguisée par ma curiosité, je décidais d’aller la rencontrer.

J’avais à peine 4 ans quand mon père est parti subitement, en 1975, vraisemblablement d’une crise cardiaque à l’âge de 35 ans (à l’époque, on ne faisait pas d’autopsie). Dix ans plus tôt, en 1965, mon frère aîné, Stéphane, était lui aussi reparti à la naissance.

Lorsque Madame Riffard, qui ne connaissait rien de moi, s’est adressée à moi, je fus surprise, en état d'hébétude et je doutais, était-ce bien moi à qui elle s'adressait ou à la personne à mes côtés ? En fait, lorsque Madame Riffard parlait, elle le faisait comme si elle était devenue la personne de l’au-delà qu’elle rencontrait. C’est ainsi que mon père est venu à ma rencontre à travers Madame Riffard. Quand elle a dit, au nom de mon père, qu’il avait retrouvé notre petit ange dans l’au-delà, le doute s'est envolé et une vague d’émotions a traversé mon corps et je me suis effondrée en larmes. Il faut dire que ma mère avait toujours parlé de mon frère aîné en employant les mêmes mots "petit ange". Mon père était content de m’avoir retrouvée et me disait qu’il était maintenant là pour s’occuper de moi. Il se sentait comme un dauphin qui passait d'un monde à l'autre. Il m’a, entre autres, parlé de mes endormissements en voiture (c’était une réalité préoccupante puisqu’ils étaient déjà la raison d’un accident de voiture), encouragée à suivre un chemin de reconversion professionnelle sur lequel j’hésitais, assurée du soutien que j’avais de l’au-delà et donné des conseils sur d’autres sujets. Ces 5 minutes m'ont donné un soutien et une foi inébranlables pour mon congé professionnel et son orientation. Malgré les conseils à aller dans une autre direction que celle qui m'appelait, par les instances compétentes en la matière, j'ai suivi mon idée. Contre toute attente, les portes se sont ouvertes là où elles semblaient fermées, les différents pas de ce processus se sont mis en place dans la fluidité la plus totale.

Je suis rentrée bouleversée et j’ai gardé ces paroles en moi qui m’accompagnent aujourd’hui encore de temps à autre.

Au-delà du message de Madame Riffard, cette petite mamie accompagnée de son chien respirait l’amour, la simplicité et l’authenticité.

Suite à cette entrevue, je ne l'ai pas revue pour plusieurs raisons, tout d’abord j'avais peur de devenir dépendante de messages délivrés par mon père. Je ne savais pas non plus, à l’époque, quel crédit leur apporter et je m’inquiétais d’être influencée et déstabilisée par des conseils qu’il pourrait me donner et que je n’avais pas envie de suivre sans en comprendre la raison. A cette époque là, j’avais aussi pour croyance que le fait de « toucher » au monde des esprits pouvait s’avérer dangereux et j’avais donc décidé de laisser de côté tout ce qui s’y rapportait. Je venais de me retrouver au milieu de ce monde là par "mégarde" et bien que je n'ai pas vu de dangers autre que la dépendance possible à rester en lien avec la personne morte, je suis restée sur mes gardes. J'avais aussi l'impression qu’en cas de mort récente, ce lien était une gêne au processus de deuil, qu'il ne faisait que retarder l'échéance et ainsi je m’interrogeais sur le bien fondé de ces messages. Aujourd'hui, je vois les choses différemment mais les croyances ont la vie dure et celle-là m'a fournie plusieurs raisons de ne pas retourner voir Madame Riffard pendant quelques années. Au final, je suis quand même revenue une fois à un rendez-vous du dimanche, environ 5 ans plus tard, pour accompagner une amie qui était intéressée mais, ce jour là, nous avons appris, une fois sur place, que madame Riffard ne viendrait pas.

Voici une vidéo émouvante d’environ 8 minutes où Madame Riffard est interviewée à l’âge de 88 ans en compagnie de son ami le docteur Jean-Jacques Charbonnier : https://www.youtube.com/watch?v=sUtVDtj6ndI

27/06/19